SKARLET - XI - Dix-septième jour de guerre source
: AP, sur cnn.com 10:00. Batignolles. J'entends des klaxons de joie dans la rue. Je suppose que c'est un mariage. Mais un instant, j'espère que ces automobilistes fêtent la fin de la guerre. J'allume la radio. Les premiers chars américains auraient pénétré dans Bagdad, cette nuit ou ce matin. Les autres nouvelles constituent une répétition de ce que j'ai entendu hier. Dans ma petite lucarne hertzienne, il n'y a que des émissions de divertissement. J'éteins. Même le second journal sur France 3, hier soir, comportait un grand nombre de rediffusions. Le talk show en direct, qui a suivi, ne mentionnait pratiquement pas la guerre. À un moment seulement, ce matin à 1:13, le publicitaire Jacques Séguéla dit tout à coup: "Cette guerre me rend fou de rage... elle va coûter 150 milliards de dollars", pour préciser que cette somme pourrait servir à lutter contre la pauvreté dans le monde. Et le comédien Richard Berry a rappelé, un bref instant, les "massacres" qui ont lieu actuellement. Le reste n'était que promotion, small talk, poses, brosses à reluire, aboiements, pitreries ou bavardages. Seule, la danseuse et chorégraphe Marie-Claude Pietragalla était résolument dans un autre monde. Le monde de l'Art, de l'invention, de la sublimation des corps. J'étais subjugué. Pendant qu'elle parlait, sa voix, ses yeux, ses attitudes m'ont transporté dans une sphère dont cette guerre m'éloigne depuis plus de deux semaines… Car j'écris par empathie (bis). Dans l'indifférence et sous le ciel industriel de Paris. Quand, là-bas, il n'y a ni eau ni électricité. Quand, là-bas, les blessures sont chaque jour plus horribles, les morts plus affreuses. Décidément, c'est intolérable. Mais, comme la plupart de mes concitoyens européens, je n'ai aucun droit à la parole dans cette cacophonie des prises de position, des commentaires de ceux qui ont coutume de s'exprimer dans les médias ou dans les rues où résonnent les mots d'ordre lancés par les manifestants. Voilà pourquoi j'écris. J'ai eu une pensée terrible, hier soir : ici, on parle de pédophilie et là-bas on massacre des enfants. Ce sont les mêmes gens. C'est la même espèce d'humanité. De plus, ceux qui brandissent le spectre de la pédophilie ne savent même plus éduquer leurs propres enfants. Combien de ces moralisateurs les violentent? Puisqu'ils sont capables de violenter les pauvres enfants de là-bas. Quelle différence entre un enfant d'ici et un enfant de là-bas. - Dans l'Antiquité gréco-romaine, un enfant ne valait pas grand-chose, sauf s'il était promis à une destinée princière ou noble par sa naissance. Et même s'il y avait des gens simples qui aimaient et respectaient leurs enfants. La Grèce antique pratiquait la pédophilie. Rome, puis l'Arabie heureuse aussi. Plus loin dans l'Histoire, on les sacrifiait aux dieux. - On a souvent reproché à l'éducation dite "anti-autoritaire" de faire une trop grande place aux enfants. D'ailleurs, certains vont jusqu'à accuser ce mouvement depuis Rudolf Steiner jusqu'à A.S. Neill à Summerhill, en passant par les travaux d'Alice Miller (La pédagogie noire - Le drame de l'enfant doué), d'être en partie à l'origine des problèmes que l'éducation rencontre aujourd'hui en Occident. Quand j'ai entendu ça, je ne savais pas si je devais me tordre de rire ou crier de désespoir. Lorsque je suis arrivé en France, en 1971, l'Éducation nationale était complètement rétrograde : les lycées n'étaient pas mixtes, on avait cours jusqu'à cinq heures de l'après-midi et, surtout, la concurrence entre les élèves était fortement encouragée. Trois ans après mai 68. Alors qu'en Allemagne à la même époque, on apprenait à travailler en groupe, les après-midis étaient libres et, surtout, les garçons et les filles apprenaient à se connaître sur les bancs de l'école. - Oui, les adultes devraient changer. Le premier conseil enfantin que je pourrais leur donner serait de faire la psychanalyse du rapport, trouble et troublé, à leur propre enfance. Connaître leurs motivations inconscientes, apprendre à contrôler leurs humeurs. Ensuite, ce serait bien qu'ils arrêtent de taper. De ventiler toute cette violence sur la planète, telle une inexorable chape de plomb. Freud a eu son intuition de l'instinct de mort, qui coexisterait dans l'inconscient humain aux côtés de l'instinct vital, la libido, quand il a eu connaissance des horreurs de la Première guerre mondiale. Puis la spirale de l'horreur s'est accentuée, lui donnant mille fois raison. Mais je pense que le terme d'instinct meurtrier serait plus approprié. Hier, les Américains regardaient leurs histoires de serial killer à la TV et, aujourd'hui, ils sont eux-mêmes des tueurs en série. Tout soldat est un tueur en série. Tuer ou être tué : voilà sa seule alternative en temps de guerre. 12:29. France 3. Envoyée spéciale à Bagdad: "C'est la première fois que nous entendons le bruit des combats aussi près du centre-ville… des détonations… Nous ne pouvons pas aller sur les lieux des combats car les autorités irakiennes nous en empêchent… la guerre de l'information bat son plein… Selon le ministère irakienne de l'Information: l'armée irakienne contrôle(rait) l'aéroport… (il y aurait) de nombreux morts américains… des attaques suicide réussies contre l'aéroport…" Conclusion de l'envoyée spéciale: "Cette bataille à Bagdad va être extrêmement difficile pour les Américains." - Combats à Kerbala. - Les Britanniques assiègent toujours Bassora, la deuxième ville du pays. Images des épaisses fumées noires qui entourent l'agglomération. - Nadjaf, ville sainte du chiisme, est investie par les soldats (images d'un caméraman de la chaîne américaine ABC qui suit les troupes). 12:50. CANAL +. Émission TV sur la TV. Deux envoyés spéciaux sur le plateau. L'envoyé spécial au Qatar (QG américain): "Beaucoup de journalistes américains sont pro-guerre". On évoque le danger pour les journalistes à Bagdad. Question de la présentatrice à Maryse Burgos (France 2): "Vous allez y retourner? - Oui… si je peux… dans quinze jours, trois semaines…" Un reportage sur les proches des journalistes "sur le terrain". Maryse Burgos commente: "C'est difficile pour les gens qui nous entourent, qui nous aiment bien… il y a une grande part d'égoïsme (dans notre métier)…" Puis à propos de l'encadrement des journalistes à Bagdad (par les autorités irakiennes): "Moi, je dis absolument ce que je veux…On arrive pas mal à sortir du système, de temps en temps…" 13:03. France 2. Envoyé spécial en direct de Bagdad: "Je suis juste de l'autre côté du Tigre… toute la nuit, on a entendu des tirs… Ce matin, je me suis promené dans le centre-ville : tous les magasins sont fermés… la ville est morte… les gens sont partis, ne sont pas là, ne sortent pas…" La présentatrice annonce des "images particulièrement difficiles" en provenance des hôpitaux de Bagdad. Commentateur: "La guerre est là, avec son chaos, avec des hommes qui s'affairent à en sauver d'autres… c'est la course pour sauver l'homme à la jambe coupée… (on entend des cris de douleur)… pour lui, la bataille de Bagdad est terminée" (!) 13:09. T F 1. Présentatrice: Stratégie (américaine) de l'attaque éclair. - On apprend qu'un assaut décisif est lancé contre Kerbala. 13:18. France 2. Des centaines de corps, ossements, restes humains auraient été trouvés dans des sacs en plastique sur une base militaire abandonnée au Sud de l'Irak. - Reportage sur les bombes à fragmentation. Larguées en altitude, elles contiennent un grand nombre d'obus, qui "couvrent" une surface de 4 kilomètres carrés. Certains n'explosent pas immédiatement, à cause de certains "dysfonctionnements", et se comportent alors comme des mines. Lors de la Première guerre du Golfe, 4000 civils auraient été touchés. - Reportage sur les puits de pétrole incendiés. Il y en aurait neuf. Certains auraient été minés. La société texane, que le vice-président américain Dick Cheney avait dirigée, a obtenu le contrat pour éteindre les incendies voici 4 mois (!) - Envoyé spécial en direct de Bagdad: Les bombardements se poursuivent tout autour… DCA (irakienne)… B 52 (américains)… On a l'impression que l'armée américaine teste l'adversaire… qu'on puisse (veuille) épargner à la population civile une "guerre totale"(!) 13:33. Fin des "informations de la mi-journée" sur toutes les chaînes hertziennes en France. 20:00. France 2. Titres. Bagdad sous les bombardements. Des centaines de blessés dans les hôpitaux… Premiers assauts dans la ville. Impossible de parler pour l'instant de la "bataille de Bagdad", mais (il faut parler) d'incursions. Reportage, commentateur: Les bombardements de la nuit ont "nettoyé le terrain" (près de l'aéroport) (!)… des ruines, des morts… Pour la Coalition, les combats sont loin d'être terminés. - La présentatrice annonce des images particulièrement difficiles et demande de tenir les enfants éloignés de l'écran: Reportage dans un hôpital (déjà diffusé à 13 heures). - Envoyé spécial en direct de Bagdad: Pas loin d'ici, les bombardements se poursuivent… B 52… Tomahawk… Il n'y a même plus d'alertes… On dit que les Américains ne tiennent pas vraiment l'aéroport, pas parce qu'ils ont été repoussés, mais parce qu'ils testent les Irakiens…20:12. T F 1. Selon les autorités américaines, l'aéroport international de Bagdad serait "totalement sécurisé". Démenti ferme des Irakiens : ils affirment avoir totalement reconquis le secteur. La présentatrice parle d'une "guerre éclair". George Bush s'est félicité dans un message radiotélévisé de la progression de ses troupes. Envoyé spécial à Washington: Le Pentagone ne laissera passer aucune occasion de tuer Saddam Hussein… - Reportage sur la compagnie (américaine) "Charly" à Samawa (au Sud de Bagdad). Commentaire: Les Américains sont extrêmement prudents, ils vérifient tout et tout le monde… (bruits de mitraillettes)… Les soldats tirent sans retenue et sans concessions sur les miliciens… - Bassora fait également l'objet d'une offensive des Britanniques, qui ont multiplié les incursions aujourd'hui. Reportage, commentatrice: Il resterait plus d'un millier de miliciens à l'intérieur de la ville… "et voici les premières images de l'intérieur de Bassora, filmées par un caméraman indépendant…" - Dans le Nord, les combats seraient acharnés (Mossoul, Kalak, Kirkouk). - Présentatrice: Un peu partout la population reste "mitigée" face aux forces alliées. Reportage, commentatrice: "Opérations de combat, opérations de séduction : la guerre psychologique a bel et bien commencé." - Washington rejette (dans les faits) la proposition française (et allemande) en comptant installer (d'ici trois jours) un gouvernement provisoire sous le commandement d'un général américain (à partir d'Oum Qasr). 20:30. Présentatrice: "Résumé des événements" (de la prise de l'aéroport). Reportage, commentaire: "Bombardements incessants jusqu'à ce matin et c'est la vie qui reprend dans les décombres..." 20:33. Présentatrice: "Voilà donc ce qu'on pouvait dire ce soir de la guerre en Irak." - Suspension provisoire des nouvelles de la guerre sur les chaînes hertziennes françaises.20:34. France 2. Tennis (Coupe Davis) : Suisse 2 - France 1. - Football. - Reportage sur le premier jour des vacances de Pâques (à Isola 2000). - Danse... 20:39. T F 1. Formule 1 (Grand Prix du Brésil). - Football (match avancé, Ligue 1): Lyon 2 - Le Havre 1. - Cinéma: le nouveau film de Richard Berry. - Publicité. - Météo. - Publicité. - Émission de divertissement (un quizz). 22:35. Arte. Récapitulatif de la journée. Un millier de soldats irakiens aurait trouvé la mort avec "l'avancée éclair" de l'armée américaine à Bagdad. Sentiment d'insécurité dans cette ville. Les premiers affrontements dans les rues. - Au Nord, les forces irakiennes auraient reculé devant les combattants kurdes. - Dans le Sud, les Britanniques assiègent toujours Bassora. Un assaut contre Kerbala. Avancée à Nadjaf. - Au Sud-Ouest, dans une base abandonnée, les Britanniques découvrent deux cents cercueils avec des restes humains anciens. - Fin à 22:46. Un film censé mettre en scène le conflit entre Turcs et les Kurdes. On crie beaucoup. Et il y a pas mal de silence. Une scène: Une femme seule. Un téléphone sonne dans la nuit. Elle se précipite. Il n'y a personne au bout du fil. Elle s'assoit sur le canapé en chemise de nuit bleu ciel, les mains sur les cuisses. Profil. Coupe franche... 22:48. France 3. Reportage sur le Mozambique après la guerre civile. Bilan de cette guerre : deux millions de morts, cinq millions de réfugiés (!) 23:02. Une visite du musée Guimet à Paris agrémentée d'images et de musiques d'Extrême-Orient. 23:01. France 2. Fin de l'émission de divertissement Le Grand Blind Test (animateur: Thierry Ardisson). Générique. Promo. Pub. Début d'un talk show autour de la musique. L'animateur annonce le programme: Bill Wyman (bassiste des Rolling Stones). Des rappeurs français. Un reportage sur les "Amazones du rock'n'roll"... - Bill Wyman commence à raconter le début des Stones. Un commentaire français débile, flanqué d'extraits en noir et blanc du groupe. Bill Wyman évoque feu Brian Jones. Le commentaire se fait poétique. Puis il redevient aussi débile qu'un bidet. Bref à 23:29 toujours aucune information en provenance d'Irak sur le réseau hertzien. 23:30. France Info. Un correspondant au QG américain (Qatar): Les unités spéciales se trouveraient toujours en ville (Bagdad), l'aéroport serait sécurisé. Saddam Hussein apparaît en réunion avec ces deux fils à la TV irakienne ce soir. - Pneumonie: 89 morts, près de 2600 malades. --- Football... 23:45. Flash. Rediffusion. Rien de nouveau en Orient? Dix-huitième jour de guerre
de Bagdad; source: AP, sur cnn.com 12:34. France 3. Envoyée spéciale en direct de Bagdad: Nous avons vu fuir de nombreux gens… passer de nombreuses ambulances. - Présentateur: Au Nord une erreur de tir a fait au moins 10 morts. Un bombardier B 52 a attaqué ses propres troupes. Puis il lance un reportage sur la nouvelle épidémie de pneumonie… 12:39. France 5. Émission TV sur la TV (enregistrée vendredi). Reportage sur "les stars de la télé": On évoque le journaliste viré de télé américaine pour avoir donné une interview à la télé irakienne. Il a été réembauché par le Daily Mirror (GB). Une photo en couverture du Los Angeles Time; il s'agit d'un montage: le responsable a été viré. - On analyse le langage empreint de la guerre utilisé par les présentateurs des journaux télévisés pour parler de la pneumonie: Sur le front de la pneumopathie… L'épidémie a encore frappé… 12:55. Canal+. Émission hebdomadaire d'information et de satire. Autre reportage sur les journalistes, ceux qui se trouvent "sur le terrain", cette fois. La mort présumée d'un journaliste indépendant. Une contre-enquête est lancée au sujet des forces américaines, présentes sur place, éventuellement responsables de sa disparition. 13:00. France 2. Reportage, commentaire: Les blindés britanniques entrent à Bassora… Dans les rues, des habitants visiblement heureux mais qui ne le disent pas face à la caméra… Saddam nous tuerait, dit cet homme… la chute de Bassora n'est plus qu'une question d'heures… Reportage sur Bagdad: Visite d'une villa de Saddam Hussein… la prise de l'aéroport… "Un peu plus loin un groupe d'artilleurs en pleine activité..."(!) - Un autre reportage (sous contrôle irakien) sur des pertes américaines: On montre un char US hors-service entouré d'Irakiens. Commentaire: Manifestement, ce char était en train de se replier… Envoyé spécial en direct de Bagdad: "Et ça continue… on entend des tirs de mortier… bombardements meurtriers cette nuit… ce matin, il y avait quelques échoppes ouvertes… la bataille de Bagdad a véritablement commencé… 4 millions d'habitants enfermés dans une ville de 50 km de long…" - Reportage sur une "bavure américaine": Dans le Nord, Américains, Kurdes, victimes d'un "tir ami" (10 morts)… - Reportage: "Au milieu de nulle part", une nouvelle base arrière. Les Américains gardent le secret sur sa localisation géographique (quelque part au Sud de Bagdad) - Présentatrice (à propos des deux cents corps retrouvés sur la base abandonnée): Selon des sources iraniennes, il s'agirait de dépouilles d'Iraniens décédés au cours de la guerre Iran-Irak. Puis elle lance un reportage: Des "images particulièrement difficiles à regarder" (en provenance d'un hôpital de Bagdad), commentaire: "…Ici, les médecins retiennent la vie, rafistolent les corps déchiquetés… Ici, même la douleur est une arme de guerre (puisque les autorités irakiennes encouragent ce genre de visites)." Présentatrice: Le pape Jean-Paul II a prié pour tous ceux qui sont engagés dans le conflit en Irak… - Pneumopathie: 93 morts… 13:15. T F 1. Reportage sur la pneumopathie… 13:15. Canal+. Émission hebdomadaire d'information. Interview de Patrick Devedjan (UMP): "Entre Saddam Hussein et l'Amérique, il n'y a pas photo pour la liberté…"(!) 13:19. France 5. Émission TV sur la TV (enregistrée vendredi). Les "experts" présents sur le plateau s'expliquent sur leurs "apparitions médiatiques"… Un expert: "Les hommes tuent, se font tuer…La guerre c'est sale, ça pue : il faut le dire… Je n'ai aucune réticence à le dire (mais) c'est pas venu dans les échanges (sur les plateaux TV) de cette façon." (!) Un général: "Parmi les va-t-en guerre, en général, il y a peu de militaires" (!)… Ils ont vu, ils savent ce que c'est… La tache que j'ai trouvé la plus dure (dans toute ma carrière militaire)… c'est d'annoncer aux familles la mort de leur fils, de leur mari… 13:27. Fin des informations hertziennes "de la mi-journée" en provenance d'Irak. 14:53. France-Info. Titres. Nouvelle bavure américaine dans le Nord. À Bagdad, d'intenses bombardements... les forces américaines se prépareraient maintenant à encercler la ville. 15:00 (13:00 en temps universel), R F I. Titres. "Lourde bavure": Un raid américain au Nord aurait tué (par erreur) 12 combattants kurdes, 4 soldats américains et fait 84 blessés. Un journaliste anglais présent sur les lieux: "Des véhicules en feu, des morceaux de corps éparpillés..." - Un convoi russe attaqué sur la route de Damas. On ne connaît pas (encore) les responsables. - Un correspondant: Guérilla urbaine à Bassora. - En ce moment des survols et des bombardements à Bagdad. Le centre vient d'être visé par des obus (selon l'AFP). L'infanterie (serait) positionnée au Nord de la capitale... 17:00. Conversation téléphonique avec mon père qui dit que les stupides actualités hebdomadaires, projetées dans les cinémas durant la Seconde guerre mondiale, n'avaient rien à voir avec l'expérience du front. Ensuite, à l'école de guerre, des images d'un tout autre genre lui avaient été projetées, qui s'approchaient davantage du chaos hallucinant qui règne sur un champ de bataille réel... 19:30. France 3. Dans un discours lu à la télévision, Saddam Hussein a appelé tous les combattants de rejoindre n'importe quelle unité. - Reportage sur le char américain pris par les Irakiens. On montre des volontaires libanais. Un Irakien: "Beaucoup de soldats sont morts, des Américains et des Irakiens"... Envoyée spéciale en direct de Bagdad: Le ministre de l'Information affirme que les Américains ont été chassés de l'aéroport... Bilan donné par l'Irak: 50 GIs tués... Depuis cet après-midi, nous entendons des tirs d'artillerie lourde... La ville est déserte, les magasins sont fermés... beaucoup d'habitants se sont enfuis... Un couvre-feu a été instauré (entre 18:00 et 6:00)... - Kerbala n'est pas encore sous contrôle : "des fidèles de Saddam se terrent partout"... - Le convoi qui évacuait l'ambassadeur russe a été touché par des tirs croisés irakiens et américains sur la route de Syrie. - "Friendly fire" : Scenes of hell, raconte un journaliste sur place à propos de la bavure américaine qui aurait tué 18 Peshmerga kurdes et peut-être 10 soldats américains au Nord... - L'ambassadeur de la République islamique d'Iran en France sur le plateau: "Les Américains, là où il se trouvent, créent la crise... Nous sommes bien sûr inquiets pour la sécurité de la région... (à propos de l'après-guerre:) Les Nations Unies doivent avoir un rôle important pour la reconstruction... la gestion de l'Irak doit aussi se faire par la population... La région ne veut pas de la gestion américaine... Nous sommes inquiets pour l'intégrité de l'Irak..." 19:48. Arte. Bagdad, correspondante: Désormais, il est difficile de quitter la ville (entre 18:00 et 6:00)... l'étau se resserre (autour de la capitale)... - Bassora: L'armée britannique s'approche du centre de la ville. "Mais la deuxième ville du pays n'est pas encore sous contrôle". - Bagdad: Six des huit divisions de la Garde républicaine irakienne auraient été écrasées par les Américains, selon un informateur... - Un correspondant (interrogé par téléphone, voici "quelques minutes"): Les bombardements intensifs ont commencé ce soir à l'Ouest de la ville... Les Américains sont toujours à l'extérieur de Bagdad... 20:00. France 2. L'étau se resserre autour de Bagdad. Un premier avion américain aurait atterri ce soir à l'aéroport (international). Les Américains affirment contrôler tous les axes menant à la ville. La présentatrice annonce des "images particulièrement violentes". Envoyé spécial en direct de Bagdad: On peut penser que la guerre va durer encore un certain temps... Si ce soir la ville est encore dans la nuit, c'est (aussi) pour que l'armée irakienne puisse se déplacer plus facilement d'un quartier à l'autre... 20:12. T F 1. Ce soir, les Britanniques assurent contrôler la majeure partie de Bassora... Commentaire: "Nous ne disposons toujours d'aucune image de l'intérieur de la ville... Les civils fuyaient en masse... La nuit devrait être décisive pour Bassora..." Un correspondant par téléphone: "La ville n'est pour l'instant absolument pas maîtrisée..." - D'intenses combats à Kerbala et à Nadjaf. - Un reportage sur un siège du Baas où l'on découvre un grand nombre d'armes et de munitions. - Un correspondant sur place dit que les Américains pourraient contrôler une grande partie des villes, exceptées Bassora et Bagdad, sans combats urbains, ce à quoi, voici quelques jours, personne ne croyait. Un autre correspondant parle "d'une situation très largement chaotique". Un correspondant à Washington: Les grands réseaux télévisés ont réduit leur couverture de la guerre, le public commençait à se désintéresser... (!) - Reportage sur le siège britannique de Bassora. Envoyé spécial: "Bassora n'est toujours pas pacifiée... L'adversaire disparaît devant eux (les soldats britanniques) ou plutôt se fond dans la ville..." - Interruption du journal pour un point sur le Grand Prix du Brésil (Formule 1) qui se déroule en même temps. - Pneumopathie... 20:29. France 2. Idem. Fin des informations en provenance d'Irak. |