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Alexander Kluge

Geschichten vom Kino
(« Histoires du cinéma »)
éditions Suhrkamp, 2007, 351 p.

Les histoires de ce livre sont subjectives. La chose à laquelle j’ai consacré une partie de mon existence me rend partisan.

Je voudrais également préciser d’entrée de jeu que je vise, à travers ces 120 histoires, le « Principe Cinéma ». Je tiens ce « cinéma » pour immortel et plus ancien que l’art cinématographique. Il réside tout entier dans le fait que nous nous communiquions quelque chose qui nous « touche intérieurement ». En cela, le cinéma et la musique sont parents. Les deux ne peuvent pas disparaître. Même si, un jour, les projecteurs ne ronronnent plus, je suis persuadé que quelque chose subsistera pour « fonctionner comme le cinéma ».

Dans la jeune histoire du cinéma (elle n’est pas plus âgée que ma grand-mère maternelle), j’affectionne particulièrement les origines : Primitive diversity (diversité primitive). Elle mise sur l’autonomie des éléments filmiques. Elle est anarchie, cinéma impur Je dédie mes histoires à cet adorable être hybride fait de hasard, de sérieux (comme la méticulosité du projectionniste Sigrist, décrite plus loin), de génie, d’incompétence et de chance. C’est cela qu’on appelle, après coup, le cinéma.

 

Alexander Kluge (version française : SK)

 

2) Compte-rendu

[sur le site de la Cinémathèque Allemande]

 Alexander Kluge
Geschichten vom Kino

Ce livre comprend 120 histoires, qui touchent de près ou de loin au cinéma. Ou, comme le précise Kluge, au « Principe Cinéma », qui a trait aux « reproductions du clair et de l’obscur dans nos têtes ». L’auteur, - écrivain, producteur de télévision et ancien cinéaste, - raconte des expériences vécues et des histoires d’un autre temps, qui traitent souvent de cette première période de la « diversité primitive », où les choses se passaient encore de manière anarchique et élémentaire. On connaît certains de ces textes depuis la « Chronique des sentiments » (Chronik der Gefühle , 2000) ou la volumineuse « Faille laissée par le diable » (Die Lücke, die der Teufel lässt, 2003) ; par endroits, l’auteur les a transformées et, bien entendu, beaucoup de nouvelles histoires sont venues s’ajouter. Elles ont par exemple pour thème la caméra et le projecteur, Fritz Lang et Zarah Leander, les festivals d’Oberhausen ou de Duisburg, Fassbinder et Schlöndorff, l’errance dans les labyrinthes des bureaux de subvention et la prédilection pour l’obscurité dans les films couleur. Bien souvent, des dialogues s’immiscent dans la narration, et le narrateur devient alors l’intervieweur ou le questionnant. Typique pour Kluge, la relation entre le cinéma et la guerre est un thème récurrent. De même que les affrontements politiques de son époque, comme les mouvements étudiants ou la RAF. La caméra est alors contrainte de se « placer », à la fois techniquement et idéologiquement.

Le livre est organisé en sept chapitres, à commencer par « Une lumière qui bourdonne fort », pour finir sur « Personne ne veut être assis dans l’obscurité complète devant son téléviseur ». Les chaînes associatives, que Kluge affectionne tout particulièrement, sont très belles dans « Quatorze façons de décrire les règles »: Partant de Joris Ivens, avec des arrêts sur un projet cinématographique touchant à la pluie dans la campagne est-allemande (RDA) ou à  l’Ouragan Charley, jusqu’aux mythes du déluge et la question de savoir si, après une catastrophe planétaire due à l’eau, il y aura encore une place pour les cinémas. A la fin du livre, on trouvera l’histoire toujours extraordinaire du projectionniste Sigrist qui a des problèmes avec des spectateurs avides de discussion et des copies de films endommagées : Les discussions retardent le début de la projection en nocturne et les copies rayées vont à l’encontre de son honneur de projectionniste. Comme les spectateurs se montrent davantage intéressés par les débats ou la « parlote » que par une belle copie de film, Sigrist les prive tout simplement de deux actes du film policier lors de la dernière projection. Il le fait avec une bonne conscience parfaite car dans sa perspective ce saut dans l’intrigue améliore la logique du film. – Avec ses « Histoires du cinéma », Alexander Kluge se paye le luxe d’un hommage plein de réminiscences pour son 75ème anniversaire. Son dernier film pour le cinéma date d’une vingtaine d’années.

Texte : Hans Helmut Prinzler (version française SK)

Alexander Kluge:
Geschichten vom Kino
Suhrkamp Verlag, Frankfurt am Main 2007
351 S., gebunden, 22,80 Euro
ISBN 978-3-518-41904-5


 

DOCUMENTATION

 

1) BIOGRAPHIE (extrait)

 

Alexander Kluge, né le 14 fév. 1932 à Halberstadt (Allemagne), est écrivain et cinéaste. A ses débuts, en 1962, il fait une lecture de son livre Lebensläufe (« CVs ») dans le cadre d’une association d’auteurs avant-gardistes, le Groupe 47, légendaire en RFA. En 2003, il publie aux éditions Suhrkamp L’art de faire des différences (DIE KUNST, UNTERSCHIEDE ZUM MACHEN) et aux éditions Merve De l’utilité des  problèmes non résolus (VOM NUTZEN UNGELÖSTER PROBLEME, en collaboration avec Dirk Baecker). En 2000, Suhrkamp publie La chronique des sentiments (CHRONIK DER GEFÜHLE, 2 tomes),  et en 2001 L’enquête couverte (VERDECKTE ERMITTLUNG, une conversation avec Christian Schulte et Rainer Stollmann).

Source :  http://www.kluge-alexander.de/

 

2) FILMOGRAPHIE (extrait)

 

Brutalität in Stein (“Brutalité pétrifiée”)

RFA 1960. Production, réalisation, scénario: Alexander Kluge, Peter Schamoni. Image: Wolf Wirth. Musique: Hans Posegga. Narrateurs: Christian Marschall, Hans Clarin.

Format: 35 mm, noir/blanc, 12 min.

Première projection: 8-2-1961, Oberhausen, Festival du court-métrage.

Abschied von Gestern (Anita G. – “Adieu à hier”)

RFA 1965/66. Production: Kairos-Film, München, en association avec Independent-Film, Berlin. Réalisation: Alexander Kluge. Scénario: Alexander Kluge, d’après sa nouvelle « Anita G. » . Image: Edgar Reitz, Thomas Mauch. Montage: Beate Mainka. Son: Hans-Jörg Wicha, Klaus Eckelt, Heinz Pusel. Distribution: Alexandra Kluge, Günther Mack, Hans Korte, Alfred Edel et d’autres. Narrateur: Alexander Kluge.

Format: 35 mm, noir et blanc, 88 min.

Première: 5-9-1966, Festival de Venise.

Die Artisten in der Zirkuskuppel: ratlos (« Les artistes sous le chapiteau : désemparés »)

RFA 1967. Production: Kairos-Film. Réalisation, scénario: Alexander Kluge. Image: Günter Hörmann, Thomas Mauch. Montage: Beate Mainka-Jellinghaus. Son: Bernd Hoeltz. Distribution: Hannelore Hoger, Alfred Edel, Siegfried Gaue, Bernd Hoeltz, Kurt Jürgens et d’autres. Narrateur: Alexandra Kluge, Hannelore Hoger, Herr Hollenbeck.

Format: 35 mm, noir et blanc avec des séquences en couleur, 103 min.

Première: 30. 8. 1968, Festival de Venise.

Gelegenheitsarbeit einer Sklavin (“Travail occasionnel d’une esclave”)

RFA 1973. Production: Kairos-Film. Réalisation, scénario: Alexander Kluge. Image: Thomas Mauch. Montage: Beate Mainka-Jellinghaus. Son: Gunter Kortwich. Distribution: Alexandra Kluge, Franz Bronski (Bion Steinborn), Sylvia Gartmann, Traugott Buhre, Alfred Edel et d’autres

Format: 35 mm, noir et blanc, 91 min.

Première: 7-12-1973.

Deutschland im Herbst (“L’Allemagne en automne”)

RFA 1978. Production: Pro-ject Filmproduktion im Filmverlag der Autoren, Kairos-Film, Hallelujah-Film. Réalisation: Alexander Kluge, Volker Schlöndorff, Rainer Werner Fassbinder, Alf Brustellin, Bernhard Sinkel, Katja Rupe, Hans Peter Cloos, Edgar Reitz, Maximiliane Mainka, Peter Schubert. Scénario: Heinrich Böll, Peter Steinbach et les réalisateurs. Camera: Jörg Schmidt-Reitwein, Michael Ballhaus, Günter Hörmann, Werner Lüring, Jürgen Jürges, Bodo Kessler, Dietrich Lohmann, Colin Mounier. Montage: Heidi Genée, Mulle Goetz-Dickopp, Tanja Schmidbauer, Beate Mainka-Jellinghaus, Christine Warnck, Juliane Lorenz. Son: Klaus Eckelt. Acteurs: Rainer Werner Fassbinder, Armin Meier, Liselotte Eder, Hannelore Hoger, Helmut Griem, Wolf Biermann, Horst Mahler, Vadim Glowna, Angelika Winkler, Franziska Walser e.a. Narrateur: Alexander Kluge.

Format: 35 mm, noir et blanc, 123 min.

Première: 17-3-1978.
 

Die Macht der Gefühle (“Le pouvoir des sentiments”)

RFA 1983. Production: Kairos-Film. Réalisation: Alexander Kluge. Image: Werner Lüring, Thomas Mauch. Son: Olaf Reinke, Karl-Walter Tietze. Montage: Beate Mainka-Jellinghaus, Carola Mai. Cast: Hannelore Hoger, Alexandra Kluge, Edgar Boehlke, Suzanne von Borsody, Barbara Auer et d’autres.

Format: 35 mm, n/b et couleur, 115 min.

Première: 16 septembre 1983.

Source : http://www.kluge-alexander.de/filme1.shtml

  

3) LIENS

Courts-métrages en ligne sur UBUWEB
>>> http://www.ubu.com/film/kluge.html

Alexander Kluge :
>>> « La Tour Eiffel, King Kong & la femme blanche »
 
(Facts & Fakes, n°4, éditions Vorwerk 8)

Présentation de l’œuvre d’Alexander Kluge par Michelle Langford (en anglais )
>>> http://www.sensesofcinema.com/contents/directors/03/kluge.html

 

 

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